LES ÉTUDES DURATION 1 et 3 ont fait partie du dossier d’enregistrement qui a permis à Bydureon d’obtenir son AMM européenne au début du mois de juillet. DURATION 3 avait montré, sur 30 semaines, que l’injection hebdomadaire contrôlait plutôt mieux le taux d’HbA1c que le traitement standard par Byetta (-1,9 % versus -1,5 %). Cet essai a été prolongé par une étude ouverte de trois ans au cours de laquelle tous les patients ont été placés sous Bydureon (64 % des 295 patients inclus). On constate que l’efficacité fait plus que se maintenir, avec une diminution de 1,6 % du taux d’HbA1c, 57 % des patients atteignant un taux ≤ 7 %. La tolérance est bonne, avec pour effet secondaire principal des nausées, surtout fréquentes pendant l’essai contrôlé (27 % contre 16 % par la suite). Les réactions locales aux points d’injection deviennent également moins fréquentes pendant l’essai en ouvert (≤ 5 %) et on n’observe aucune hypoglycémie majeure.
L’étude DURATION 1 avait comparé, sur 26 semaines, Bydureon à l’insuline glargine chez 456 patients insuffisamment contrôlés par la metformine associée ou non à un sulfamide. Au terme de cet essai contrôlé, Bydureon avait davantage réduit le taux d’HbA1c et, surtout, le risque d’hypoglycémie et s’était accompagné d’une perte de poids. L’extension, en ouvert, de l’essai, pendant trois ans, confirme ces résultats : le taux d’HbA1c atteint est plus bas avec l’exénatide (7,1 versus 7,3 % ; p = 0,029), même si le pourcentage de patients atteignant un taux ≤ 7 % n’est pas statistiquement différent (45 versus 37 % ; p = 0,084), la différence redevenant significative pour le seuil de 6,5 % (31 versus 20 % p = 0,009). Par ailleurs, les patients sous Bydureon avaient perdu 2,1 kg à la fin de l’essai alors que les patients sous insuline avaient pris 2,4 kg, soit une différence de 4,5 kg (p ‹ 0,001).
Exénatide et insuffisance cardiaque.
Une étude rétrospective portant sur près de 780 000 patients, réalisée entre 2005 et 2010, a par ailleurs mis en évidence une donnée intéressante, même si elle n’est pas vraiment expliquée : les patients sous exénatide voient leur risque de développer une insuffisance cardiaque réduit de 54 % (rapport des cotes [RC] = 0,46 ; IC à 95 %: 0,38–0,56 %), par rapport à ceux qui ne prennent pas le produit, réduction qui atteint 57 % quand les traitements associés comportent de l’insuline et 31 % dans le cas contraire. Partant de ces données, une étude (EXSCEL) a été initiée en 2010 (9 500 patients) pour évaluer les effets bénéfiques possibles de Bydureon au plan cardio-vasculaire.
Bientôt une injection mensuelle.
Si Bydureon représente déjà une avancée majeure en termes d’acceptabilité et d’observance, par rapport aux injections biquotidiennes de Byetta, les chercheurs d’Amylin et de Lilly ne comptent pas en rester là, puisqu’ils développent une forme à injection mensuelle, des résultats préliminaires présentés à San Diego montrant qu’un tel protocole assure des taux stables d’exénatide, avec une efficacité et une tolérance qui, à court terme, paraissent comparables à ceux de Bydureon.
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