Polyarthrite rhumatoïde

Une analyse des causes de décès

Publié le 14/12/2015
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La PR est un facteur de risque cardiovasculaire

La PR est un facteur de risque cardiovasculaire
Crédit photo : PHANIE

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est associée à une surmortalité. Le but de l’étude présentée ici (*) était de recenser et d’analyser les causes de décès des patients atteints de PR en France. Grâce à la collaboration avec le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), 13 208 certificats de décès où figurait la mention PR, comme cause initiale ou associée du décès, ont été analysés entre 2000 et 2011.

Au cours des 11 ans de l’étude, la PR a été identifiée comme cause initiale de décès dans 4 597 certificats (35 %). Ce taux a diminué au fil des ans, passant de 38 % en 2000 à 27 % en 2011. Le ratio femme/homme était de 3,2 et n’a pas évolué au cours du temps ; il est toutefois plus élevé quand la PR est la cause initiale du décès (4,1 versus 2,8).

Lorsque la PR était rapportée comme cause initiale de décès, les causes secondaires les plus fréquentes étaient cardiovasculaires (29 % des cas) et infectieuses (22 %). Soulignons que la PR est un facteur de risque indépendant cardiovasculaire. En effet, l’inflammation systémique induite par la maladie participe au développement de lésions d’athérome accéléré.

Lorsque la PR était rapportée comme une cause associée de décès, les causes initiales les plus fréquentes étaient les maladies cardiovasculaires (35 % des certificats), les cancers (15 %) et les maladies de l’appareil respiratoire (10 %).

Développer la prévention cardiovasculaire

L’originalité de ce travail est d’être la première étude nationale ayant analysé les causes multiples de mortalité dans la PR. Cette approche a permis de montrer qu’à la différence d’autres maladies auto-immunes (lupus systémique, sclérodermie systémique), la PR apparaît être moins fréquemment une cause initiale qu’une cause associée de décès, vraisemblablement par le biais d’une maladie cardiovasculaire ou d’une infection. Ceci renforce la nécessité de développer des stratégies spécifiques de prévention cardiovasculaire afin d’améliorer la survie des patients atteints de PR.

D’après un entretien avec le Dr Jérôme Avouac, hôpital Cochin, Paris

(*) Avouac J et al. Analyse nationale des causes de décès au cours de la polyarthrite rhumatoïde et leurs changements en 10 ans

Dr Brigitte Martin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9458