Entre la fresque de la salle de garde de Clermont-Ferrand dénoncée par les féministes ou la couverture du carnet de santé des Bouches-du-Rhône retoquée pour discrimination fille/garçon, le monde de la santé s’est vu accusé à plusieurs reprises de sexisme. Au-delà de l’anecdote, le sexisme dans la profession médicale est un vrai sujet. La féminisation des médecins, massive, ne cesse d’augmenter. Mais quelle est la place réelle des femmes dans la profession ?
« En médecine comme ailleurs, pour réussir en tant que femme, il faut toujours montrer plus de compétences, témoigne le Dr Marie-Hélène Certain, médecin généraliste, membre du syndicat MG France. En cas de difficultés, on fera un procès en incompétence à une femme, jamais à un homme. »
À partir de 2022, les femmes médecins devraient être plus nombreuses que les hommes. En 1990, selon le CNOM, la France comptait 30 % de femmes médecins, puis 38 % en 2007 et 44 % en 2014, tous âges et spécialités confondus. Mais cette féminisation marquée ne se traduit guère pour le moment par une augmentation notable du taux de femmes médecins à des postes de responsabilités. « Dans les organisations syndicales ou les facultés de médecine, on compte encore très peu de femmes aux plus hauts niveaux,constate le Dr Certain. Les raisons en sont multiples. Les femmes sont plus dans l’action et le pragmatique. Elles s’investissent dans les organisations territoriales, dans la formation initiale et continue… Mais elles n’ont généralement pas d’appétence pour le faire-valoir, ne perdent pas leur temps en réunionite… » Elle l’assure : MG France fait tout pour féminiser ses instances. « Mais cela n’est pas si simple ! » De fait, les postes de professeurs de médecine restent largement investis par les hommes. En médecine générale par exemple sur 34 professeurs titulaires seuls 3 sont des femmes. Et elles ne sont aujourd’hui que 4 femmes, parmi les 38 doyens de facultés de médecine françaises.
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