En dehors d’un sur-risque féminin de diabète de type 2 (DT2) spécifique à l’outre-mer, en métropole, « il y a plus d’hommes que de femmes atteints de DT2, constate Pr Agnès Hartemann (GH Pitié-Salpêtrière, Paris).
Un sur-risque masculin non négligeable puisqu’il est en métropole de 44,5 % après 40 ans. En revanche, les complications vasculaires et rénales du DT2 sont plus fréquentes chez les femmes. Par exemple, détaille le Pr Patrick Ritz (hôpital Larrey, Toulouse), « dans l’étude de Framingham , le risque relatif de maladie cardio-vasculaire chez les femmes DT2 est de 3,5 comparé aux femmes non diabétiques alors qu’il est de 2,1 chez l’homme. De plus, la prévalence de l’HTA est plus forte chez les femmes diabétiques ».
Un traitement moins optimal
Comment l’expliquer ? Tout d’abord, leurs facteurs de risque sont moins bien contrôlés : leur indice de masse corporelle est plus élevé (au départ 55 % versus 43 % sont obèses lors du diagnostic), leur contrôle tensionnel moins efficace et elles pratiquent moins souvent une activité physique. Le traitement est aussi moins optimal, poursuit Patrick Ritz : « en prévention primaire, les femmes diabétiques se voient moins souvent prescrire de l’aspirine et d’exploration d'une anomalie lipidique.
En prévention secondaire, elles sont moins souvent sous statines (sauf si elles sont suivies par un cardiologue pour leurs facteurs de risque comme l’HTA) ». Dans la surveillance, leurs dosages de la microalbuminurie sont moins fréquents (-20 % comparé aux hommes), comme les consultations de cardiologie ou d’ECG (-70 % versus hommes). « Il nous faut donc changer nos habitudes, en déduit le Pr Ritz, et évaluer nos pratiques afin de vérifier que nous n’induisons pas de disparités de genre, mais aussi que nous sommes proactifs pour combler les différences de pronostics. »
Article précédent
Des réponses différentes
Article suivant
« Douillettes » mais pas « chochottes » !
Le cœur féminin à la peine
Des réponses différentes
Moins de diabète, mais plus de complications
« Douillettes » mais pas « chochottes » !
Entre trop et trop peu de dépistage
Quand la BPCO avance « masquée »
Constipation, le stress mais pas seulement...
« Le prisme du genre »
Beaucoup de femmes médecins … mais peu de femmes doyens !
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation