Après 14 ans d'absence, l'IAS est de retour à Paris. Entre le 23 et le 26 juillet, 6 000 à 7 000 chercheurs dont 1/3 d'Américains, 1/3 d'Européens et 1/3 de chercheurs provenant du reste du monde, sont attendus pour la 9e conférence scientifique, renommée cette année « HIV Science ». Des bourses doivent permettre aux chercheurs des pays du sud d'assister à l'événement.
Cette conférence est organisée par l'IAS tous les deux ans, les années impaires, en alternance avec la conférence mondiale AIDS, plus politique, dont la 21e édition s'est tenue à Durban en juillet 2016. Elle est co-présidée par le Pr Jean- François Delfraissy, ancien directeur de l'ANRS (France Recherche Nord & Sud Sida-HIV Hépatites) et le Pr Linda-Gail Bekker (Desmond Tutu HIV Center, le Cap, Afrique du Sud), actuelle présidente de l'IAS.
« L'Appel de Paris »
En 2003, la rencontre avait été marquée par le plaidoyer de Nelson Mandela et de Jacques Chirac pour la disponibilité des traitements dans les pays du sud. Au cours de L'IAS 2017, un « Appel de Paris » porté par l'ANRS et l'IAS sera lancé pour exiger des gouvernements une poursuite de l'effort financier dans la recherche fondamentale.
Tous les chercheurs et médecins œuvrant dans le domaine du sida seront invités à signer cet appel. « Il est essentiel de renforcer nos approches en recherche fondamentale dans l'objectif de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour aboutir à une rémission, tout en avançant en parallèle sur la recherche d'un vaccin tant préventif que thérapeutique », affirme le Pr Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008, présidente du conseil scientifique de l’ANRS (ancienne présidente l'IAS de 2012 à 2014).
De nouvelles stratégies
L'IAS 2017 accordera une large place aux données sur les molécules en développement et les nouvelles stratégies thérapeutiques comme de l'ajout de maravidoc à un traitement antirétroviral combiné (étude ANRS 146). D'autres nouvelles molécules comme les inhibiteurs d'attachement ou les inhibiteurs de maturation fourniront aussi leurs premiers résultats.
Depuis quelques années, on sait également que les anti cancéreux anti PD1 et anti CTLA-4 forcent les cellules réservoirs à s'exprimer. « C'est un champ de la recherche délicat à mettre en place, ajoute le Pr Barré-Sinoussi, car nous ne pouvons nous appuyer que sur des données des patients infectés par le VIH traités pour leur cancer. Les patients infectés sont actuellement en bonne santé et il est délicat de les exposer à des traitements qui font sauter certains verrous du système immunitaire. Il n'est d'ailleurs pas certains que PD1 et CTLA4 soient les meilleurs marqueurs à cibler à l'avenir », analyse-t-elle.
Simplifier et améliorer l'accès
Une session plénière dédiée à la PrEP devrait montrer que l'efficacité de cette méthode de prévention se vérifie dans les pays du sud. Des résultats à plus long terme des essais PROUD et IPERGAY sont également attendus. Dans le prolongement d'IPERGAY, l'essai ANRS PREVENIR inclura 150 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à qui l'on propose une offre diversifiée.
Les populations adolescentes feront l'objet d'une attention particulière. « C'est une population qui pose bien des problèmes en termes de dépistage, de prévention et de traitement », reconnaît le Pr François Dabis, président de l'ANRS. .
Le sujet des coïnfections hépatite/VIH, enfin, sera également abordé, à travers les effets des nouveaux traitements oraux de l'hépatite C qui confirmeront leur efficacité chez les patients coïnfectés : l'ensemble des patients de la cohorte HEPAVIH ont été guéris.
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