L’histoire naturelle des papillomavirus (HPV) au niveau anal n’était pas complètement cernée, ce qui a conduit à réaliser une revue systématique de la littérature et une méta-analyse (1). Les données portent sur 6 792 cytologies normales, 3 918 lésions de bas grade, 1 151 lésions de haut grade et 2 098 cancers de l’anus inclus dans 77 études. De façon globale, la prévalence de l'HPV augmente avec la sévérité des lésions anales, quels que soient le sexe et le statut VIH.
Dans les biopsies HPV positives, la présence du HPV 16 s’accroît avec la sévérité des lésions. L’expression de l'HPV 16 est moindre dans les cancers VIH négatifs que dans les cancers VIH + chez les hommes, avec un ratio de 0,72. Les autres types de papillomavirus à haut risque sont plus souvent impliqués dans les lésions de bas grade et de haut grade, mais leur contribution chute dans les cancers. L’HPV 16 représente ainsi une cible prioritaire de la prévention des lésions anales liées aux papillomavirus.
Anoscopie haute résolution
Un autre travail s’est attaché à définir les populations de femmes devant prioritairement bénéficier d’un dépistage des lésions anales par anoscopie haute résolution (2). Il s’agit notamment des femmes présentant des lésions de haut grade ou un cancer du col ou de la vulve et des femmes immunodéprimées. La cytologie anale est aujourd’hui la méthode de dépistage la plus utilisée, mais elle a des limites et d’autres stratégies, notamment fondées sur des tests HPV, seuls ou en association à la cytologie, sont évaluées. L’effet du traitement des lésions anales de haut grade sur le risque de cancer, qui constitue un élément clé pour guider la stratégie de prévention dans les populations à risque, est également en cours d’évaluation.
(1) Clifford G et al. International Agency for Research on Cancer (Lyon)
(2) Palefsky J. Université de Californie (San Francisco, États-Unis)
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