LE QUOTIDIEN : Quel sera le fil conducteur des RCFr cette année ?
Pr VÉRONIQUE TRILLET-LENOIR : Nous avons choisi de placer les Rencontres sous le signe de l’anticipation, et d’explorer tous les enjeux de la cancérologie de demain à travers cinq grands axes de débat et de réflexion : l’anticipation de la maladie par la prévention et le dépistage ; l’anticipation technologique et thérapeutique ; l’anticipation organisationnelle ; l’anticipation par les politiques de santé, et, enfin, l’anticipation des besoins et désirs des patients.
Quels seront les sujets abordés en matière de dépistage et de prévention ?
Il y aura d’abord toute une session plénière sur les nouvelles frontières du dépistage, avec une question importante : comment commencer le parcours de dépistage dès l’âge de 25 ans ? Nous parlerons bien sûr des dépistages recommandés pour le cancer du sein, du côlon et du col de l’utérus, mais aussi de ceux à mettre en œuvre pour d’autres cancers, mélanome, poumons… Un atelier sera consacré aux nouveaux outils de dépistage, notamment numériques. Enfin, dans le champ de la prévention sera abordée la nécessité de maîtriser les risques de cancers liés à l’environnement, notamment à la pollution de l’air et aux pesticides.
Le deuxième grand axe concerne l’anticipation technologique et thérapeutique…
Oui, et c’est ce thème qui tiendra la première place. Comme tous les ans, les internes présenteront les essais cliniques phares et les innovations annoncées lors de grands congrès internationaux. La nouveauté, cette année, est l’organisation d’un forum où les décideurs de santé pourront débattre sur le coût et le financement des traitements innovants. Les grands seront là – LEEM, HAS, Comité économique des produits de santé –, mais aussi un représentant des patients.
Autre nouveauté, nous avons noué pour cette édition un partenariat avec l’École polytechnique afin d’évoquer les technologies émergentes en cancérologie et la recherche menée en amont, en physique et en chimie, par exemple. Nous aurons aussi un village des technologies émergentes où des start-up viendront présenter des innovations dans les domaines du médicament, des biomarqueurs, de l’e-santé ou de la prédiction de la sensibilité à la radiothérapie. Nous aurons enfin une session sur les CAR-T cells et sur l’intelligence artificielle en cancérologie.
Et dans les sessions dédiées à l’organisation des soins et aux politiques de santé ?
Quant à l’organisation, il sera surtout question de l’ambulatoire et des parcours de soins des patients. Nous parlerons bien sûr beaucoup des thérapies orales du cancer prises au domicile et de l’émergence de ces « infirmières de pratiques avancées » qui, après avoir passé un master, ont des activités cliniques et de coordination avec les médecins. C’est une évolution très prometteuse. Au niveau des politiques de santé, une session plénière dressera le bilan à mi-parcours du Plan cancer et s’interrogera sur les différents périmètres des politiques de santé en cancérologie : échelle régionale, échelle nationale, échelle européenne.
Quelle est la place réservée aux représentants des patients ?
Une place très importante. Ils étaient présents à toutes les étapes de l’élaboration de notre programme. On s’intéressera d’abord à ce qui constitue une forte attente des patients : la mise à disposition de soins de support de qualité. On parlera de nutrition, d’activités physiques, de retour à l’emploi et du reste à charge. Mais le regard des patients sera présent tout au long du congrès, puisque leurs représentants participeront à toutes les sessions. Ils pourront donner leur avis sur toutes les problématiques abordées lors des Rencontres, qui, au fil des ans, se sont vraiment imposées comme le grand rendez-vous annuel de la cancérologie en France.
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