Ticagrelor en préhospitalier dans les STEMI

Moins de thromboses sur stent

Publié le 06/10/2014
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Crédit photo : PHANIE

L’étude Atlantic a inclus 1 862 patients présentant un infarctus du myocarde avec sus-décalage de STEMI (ST), pris en charge dans les 6 heures suivant le début des symptômes. Après randomisation et en double aveugle ils ont reçu une dose de charge de 180 mg de ticagrelor, soit avant l’hospitalisation, soit à l’arrivée dans l’unité de cardiologie interventionnelle où était réalisée la revascularisation. Tous les patients ont ensuite reçu 90 mg x 2/j de ticagrelor pendant 30 jours, la poursuite du traitement étant préconisée pendant un an.

La première et grande surprise, reconnaît le Pr Montalescot, vient de la rapidité d’administration du produit, bien sûr dans le bras préhospitalisé, mais aussi chez les patients recevant le ticagrelor à leur arrivée à l’hôpital. Si bien que l’administration préhospitalière ne fait gagner que 31 minutes alors que les investigateurs tablaient plutôt sur une heure (en raison, notamment de la diversité des 13 pays ayant inclus des patients).

Ce phénomène explique sans doute que l’on ne puisse pas mettre en évidence de supériorité significative du protocole préhospitalier sur les critères principaux d’évaluation (résolution de 70 % ou plus du sus-décalage de ST ; flux TIMI grade 3 dans l’artère liée à l’infarctus). D’ailleurs, un effet positif se dessine, après l’acte de revascularisation.

Effet morphine

Autre demi-surprise, le bénéfice du protocole préhospitalier est significatif (p = 0,005) chez la moitié des patients n’ayant pas reçu de morphine pour calmer la douleur (on sait qu’elle a été accusée de ralentir l’absorption de certaines molécules dont les antiplaquettaires). Mais, le Pr Montalescot retient surtout la réduction de la fréquence des thromboses sur stent, avec le protocole préhospitalier : cela à 24 heures (0 versus 0,8 %, p = 0,0078) comme à 30 jours (0,2 versus 1,2 %, p = 0,023).

Un élément qui plaide fortement en faveur d’une administration précoce, d’autant que la tolérance est équivalente dans les deux groupes. « De plus, conclut Gilles Montalescot, il n’est peut-être pas mauvais de procéder à l’administration de l’antiplaquettaire avant l’arrivée dans la salle de cathétérisme où les équipes ont beaucoup d’autres problèmes à gérer ».

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du Médecin: 9354