Avec plus de 500 000 cas par an en Europe et 350 000 aux États-Unis et un taux de survie inférieur à 5 %, les arrêts cardiaques extrahospitaliers représentent un important problème de santé publique. Dans la majorité des cas, ils débutent par une fibrillation ventriculaire et de ce fait la défibrillation précoce joue un rôle majeur en termes de pronostic : chaque minute de délai supplémentaire à la défibrillation est associée à une réduction de 10 % de la survie.
Depuis quelques années, d’importants investissements ont été faits pour implanter des Défibrillateurs automatisés externes (DAE) accessibles au public, mais leur taux d’utilisation reste très faible. Les sites d’implantation sont aujourd’hui choisis de façon un peu arbitraire, dans les zones où plus de deux arrêts cardiaques par an sont survenus par exemple. Parmi les voies de progrès : un choix plus rationnel du lieu et du nombre d’appareils à mettre en place dans une ville donnée.
« Un algorithme a ainsi été développé pour permettre de calculer au mieux le nombre de DAE et leur lieu d’implantation idéal », a exposé, au nom du Centre d’expertise de la mort subite, le Dr Benjamin Dahan. Cette approche a été appliquée à la ville de Paris grâce à l’analyse systématique de tous les arrêts cardiaques extrahospitaliers recensés entre les années 2000 et 2010 (lieu, distance par rapport à un DAE et survie).
Sur les 4 176 cas recensés, 1 415 sont survenus hors du domicile. Les distances de marche réelle entre les lieux de survenue des arrêts cardiaques et les DAE ont été calculées. Elles étaient de 105, 324, 239, 137 et 142 mètres pour respectivement les mairies (n = 20), les bureaux de poste (n = 195), les stations de métro (n = 302) ou de vélo en libre-service (n = 957) et les pharmacies (1 466).
Ce travail a ainsi montré que l’augmentation du nombre de défibrillateurs s’accompagne d’une réduction de la distance de marche moyenne pour y accéder, mais de façon non linéaire ; le nombre optimal de DAE dans la capitale a ainsi été estimé à environ 350.
Session « Innovations in the management of sudden cardiac death ». D’après la communication du Dr Benjamin Dahan
Article précédent
Ce que dit ANTHEM HF
Article suivant
Les recommandations actualisées
Les données à un an du registre PREFER in AF
Le rivaroxaban, une alternative aux AVK
Une campagne de dépistage chez les plus de 65 ans
L’impact des comorbidités
Les résultats prometteurs d’un anticorps monoclonal anti-PCSK9
Ce que préconisent les experts
Les nouvelles technologies au service de la prévention cardiovasculaire
Le bénéfice d’une revascularisation complète
Résultats négatifs pour NECTAR
Les bénéfices du contrôle tensionnel à long terme
Ce que dit ANTHEM HF
Pour une implantation rationnelle
Les recommandations actualisées
L’intérêt d’une prescription prolongée d’apixaban
Cinquante ans et de nouvelles recommandations
Moins de thromboses sur stent
Les ARNI pourraient détrôner les IEC
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024