DE NOMBREUSES études ont montré que les traitements validés sont insuffisamment proposés aux patients le justifiant. Une branche entière de la médecine est maintenant dédiée à l’évaluation des pratiques dans un objectif d’amélioration. Pour ceci, il est souvent proposé de faire appel à des pense-bêtes, notamment sur support numérique : ordinateur, téléphone, tablette…
À l’ère du numérique, des cliniciens brésiliens ont évalué au contraire une méthode non technologique pouvant potentiellement améliorer les pratiques dans la prise en charge des syndromes coronaires aigus. Dès l’arrivée au service des urgences pour une douleur thoracique, le patient est interrogé par le personnel paramédical selon une grille codifiée, en même temps qu’est réalisé un électrocardiogramme. Le personnel paramédical a été spécialement formé pour faire le diagnostic de syndrome coronaire aigu et, au moyen d’un algorithme codifié, à en évaluer le niveau de risque. Si le patient a un syndrome coronaire aigu, il est ainsi classifié en fonction de son niveau de risque. Un bracelet d’identification lui est apposé, avec une couleur dépendant de ce niveau : rouge, s’il est à haut risque, jaune, s’il est à risque intermédiaire et vert s’il est à faible risque.
Lorsque le médecin prend en charge le patient, il applique alors les traitements en fonction des niveaux de risque préétablis. À chaque étape, les algorithmes décisionnels sont fournis dans les dossiers et disponibles sous forme de posters affichés au mur. Durant son séjour aux urgences, le patient est suivi par une infirmière spécialement formée à cet effet.
Taux de prescription.
L’objectif de l’étude BRIDGE était d’évaluer si ce mode de prise en charge permet d’améliorer le taux de prescription des antiagrégants plaquettaires et des statines chez les patients entrant aux urgences pour un syndrome coronaire aigu, par rapport à la prise en charge usuelle.
Dans cette étude, ayant inclus 1 150 patients consécutifs dans plusieurs services d’urgence au Brésil, le taux de prescription à 24 heures des traitements évalués a été de 67,9 % dans le groupe pris en charge selon la méthode évaluée, et de 49,5 % chez les patients ayant eu une prise en charge usuelle (différence significative entre les groupes). Cette différence est restée significative à la sortie du milieu hospitalier entre les groupes comparés (50,9 % versus 31,9 %).
Les auteurs ont conclu que leur méthode est simple, améliore la prise en charge des syndromes coronaires aigus et pourrait donc être largement appliquée, tout au moins dans les services d’urgence du Brésil.
O. Berwanger (Sao Paulo, Brésil). Brazilian Intervention to Increase Evidence Usage in Acute Coronary Syndromes.
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