Les comorbidités doivent être évaluées pour une prise en charge optimale des patients souffrant de rhumatismes inflammatoires car elles ont un impact négatif sur la réponse et l'adhésion au traitement.
Il a été constaté que le rhumatisme psoriasique est associé à de nombreuses comorbidités (syndrome métabolique, autres maladies auto-immunes…) et l'utilisation des anti-TNF est mis en échec chez près de la moitié des patients. Les données de 1 750 patients du registre DANBIO recevant leur premier anti-TNF pour un rhumatisme psoriasique ont été analysées (1). Des informations sur les comorbidités selon l’indice de Charlson ainsi que les comorbidités thymiques des patients ont été obtenues grâce au registre national danois. Les courbes de Kaplan-Meier et les analyses multivariées ajustées sur le sexe, l’âge, la durée de la maladie, le DAS28-CRP, l’obésité, le tabagisme, le traitement associé par méthotrexate ont montré une adhésion au traitement anti-TNF, deux fois plus courte chez les patients ayant un indice de comorbidité de Charlson élevé de 2 ou plus (1,3 an) par rapport à 2,2 et 2,6 ans pour un CCI de 1 ou 0 ( p < 0,027). Les patients souffrant de dépression et/ou d’anxiété avaient également une moins bonne adhésion à l’anti-TNF. Ces mêmes patients sont beaucoup moins nombreux à atteindre une bonne réponse clinique à 6 mois, définie selon les critères de l'EULAR (23 % versus 41 % pour les patients n'ayant pas de comorbidités.
Evaluer la douleur lors d'une biothérapie
Par ailleurs, une autre étude (2) a montré que la douleur persistait souvent, en dépit des traitements biologiques dans le rhumatisme psoriasique.
La douleur perturbe grandement la vie professionnelle et familiale même lorsque les patients ont été traités pendant trois mois ou plus par les biothérapies (en majorité anti-TNF). Cette étude internationale en vraie vie a été menée chez 782 patients, dans 13 pays. Un tiers des patients ont rapporté (SF 36 questionnaire et EQ -5D) une douleur légère, 30 % une douleur modérée et 36,8 % une douleur sévère. La douleur sévère était associée à une augmentation de prescription d'AINS (p =0,0026) et d'opioïdes (p =0,0065), mais aussi de non-prescription d'antalgiques (p< 0,0001). «Il est donc aussi important d'évaluer lorsque l'on donne une biothérapie que l'inflammation est bien contrôlée et de considérer également les causes de douleurs articulaires non inflammatoires », a déclaré le Pr Philip Conaghan (université de Leeds, Royaume-Uni). Il existe un besoin de traitement qui soulage rapidement et de façon prolongée la douleur afin de réduire son impact sur la qualité de vie des patients.
Ballegaard C et al. The impact or comorbidities on effect and discontinuation of tumor necrosis factor inhibitor therapy in psoriatic arthritis : a population -based cohort study Abstract n° OP 0106P
Conaghan G et al. Pain still remains a high unmet need among psoriatic arthritis patients recevions existing biologie treatment : résults from à multinational real-world survey. Abstract n° OP 0107
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