Adapter continuellement son insulinothérapie et son alimentation en fonction de la pratique sportive – l’un n’allant pas sans l’autre – sont les deux paramètres incontournables que les personnes diabétiques doivent prendre en compte au quotidien.
Dans le diabète de type 1, l’idéal est de prévoir tout exercice physique prolongé (c’est-à-dire de plus de 30 minutes, voire plutôt une heure), afin de réduire la dose d’insuline qui précède.
« La règle principale est de baisser la dose d’insuline rapide de moitié, voire des deux tiers si l’on est à moins de 10 U, voire de s’en passer si l’on est à moins de 5-6 U », détaille le Pr Martine Duclos, endocrinologue et physiologiste, chef du service de Médecine du Sport au CHU de Clermont-Ferrand.
Prévoir des collations à base de glucides
La deuxième règle est de réaliser une glycémie avant de débuter l’exercice et, si celle-ci est inférieure à 1,20g/l, d’ingérer une collation (équivalent à 15g-30 g de glucides) sous forme de boissons sucrées, pâtes de fruit, etc. « Lorsqu’on n’a pas l’habitude de pratiquer ce type d’exercice au-delà de 30 à 60 minutes, on doit tester de nouveau sa glycémie, ajoute l’endocrinologue. Si celle-ci est inférieure à 1,20g/l ou si l’on est à distance du prochain repas, à nouveau une collation s’impose (15g de glucides) ».
Enfin, une fois l’exercice terminé, si la glycémie est inférieure à 1g/l il faut prévoir une collation (15g de glucides) si le prochain repas n’a pas lieu avant 1h et celui-ci devra être riche en aliments amylacés (pain, pâtes, riz, féculents).
De plus, le patient doit baisser la dose d’insuline qui suit l’exercice, car l’effet de celui-ci va se prolonger plusieurs heures après l’arrêt.
Pas d’inquiétude pour le diabétique de type 2
Quant au diabétique de type 2, lorsqu’il est bien équilibré (aux alentours de 6,5% d’Hba1c) et sous insuline basale seule, la pratique d’une activité physique prolongée n’est pas en réel danger hypoglycémique. « Ces patients sont si insulinorésistants que leur risque d’hypoglycémie est faible et baisser leur dose d’insuline est inutile?», souligne la spécialiste.
Lorsqu’ils sont sous sulfamides seuls, et bien équilibrés sur le plan glycémique, on préconise, seulement la première fois qu’ils pratiquent un exercice de plus de 60 minutes, de diviser par deux leur dose de sulfamides quotidienne, mais sans pour autant devoir diminuer la dose post-exercice.
Quant aux patients sous glinides, le risque d’hypoglycémie est faible en cas d’exercice physique de plus d’une heure et uniquement chez un sujet dont le diabète est très bien équilibré.
Bien entendu, en cas de glycémie supérieure à 3 ou 3,5 g/l, il faut vérifier l’absence d’acétonurie, pratiquer
une activité physique, surtout intense dans ce cas, pouvant conduire à l’acidocétose.
Article précédent
Explorer et décrypter le génome du microbiote
Article suivant
L’acné sous influence
Le fructose, un ami qui vous veut du mal
Qui mange des produits bio ?
Des cocktails explosifs
Les omégas 3 dans la tourmente
Quelles règles nutritionnelles ?
Explorer et décrypter le génome du microbiote
Quelle alimentation lors de l’activité physique ?
L’acné sous influence
Pas de restriction en lipides
Dr Bruno Reynard : « Des résultats à confirmer »
Le lait, boisson du sportif
Les boissons énergisantes taxées
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation