La métrologie d’atmosphère et les frottis de surface de travail permettent classiquement d’évaluer l’exposition des personnels exposés aux substances chimiques. Ils sont sous la responsabilité de l’employeur. En revanche, le dosage de ces substances ou de leurs métabolites dans les tissus, les excrétats, les sécrétions ou l’air expiré des salariés contribuent à objectiver le niveau d’exposition. Cette surveillance biologique dépend de la prescription du médecin du travail.
Sous-utilisée.
« Bien que cette méthode se soit largement développée en termes de nombre d’indicateurs proposés, d’accessibilité aux dosages, de sensibilité et spécificité des méthodes, l’utilisation de la biométrologie dans le cadre de l’évaluation de l’exposition et des risques reste sous-utilisée, comme en témoigne l’étude réalisée par l’INRS en 2006, précise le Dr Catherine Nisse*. La méconnaissance de la disponibilité de ces indicateurs, des modalités de mise en œuvre, la confusion entre indicateur d’effets et d’exposition, la difficulté d’organisation si l’on veut respecter les bonnes pratiques pour avoir des résultats interprétables, le coût et la responsabilité de l’interprétation semblent être les principales causes de cette sous-utilisation ».
Une prescription précise.
« Le médecin du travail est directement responsable de la mise en place de la surveillance biologique de l’exposition puisqu’il s’agit de données médicalesindividuelles : il est responsable de la prescription du prélèvement et de l’examen biologique, de l’interprétation individuelle et du rendu des résultats, de l’information, de la conservation des résultats dans le dossier médical et de la retranscription sur l’attestation d’exposition, souligne le Dr Nisse. Il est essentiel de respecter les règles de bonne pratique (choix de l’indicateur, du moment et du support de prélèvement, des modalités de transport et conservation, identification des facteurs de confusion…) afin de ne pas sur- ou sous-estimer l’exposition professionnelle ». Il faut que toutes ces conditions soient remplies pour que les valeurs mesurées puissent être comparées aux valeurs de référence, pour asseoir la mise en place et le suivi des actions de prévention.
*Service de pathologie professionnelle et environnement (Lille).
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