SOUS L’IMPULSION de la loi de modernisation sociale de 2002 qui a élargi la mission des services de santé au travail à la préservation et la promotion de la santé des salariés, le CHU de Clermont-Ferrand a adapté l’organisation et les locaux de son service de santé au travail. « L’objectif étant de faire de la prévention plutôt que du soin pour certaines pathologies particulièrement sournoises, comme l’hypertension artérielle ou le glaucome », explique le Dr Dominique Gabrillargues*.
Le suivi annuel d’indicateurs de santé recueillis depuis 2004 par le binôme médecin du travail et infirmier du travail, et porté entre autres par un questionnaire de prévisite présenté au salarié en salle d’attente, permet aujourd’hui de faire le bilan. « C’est le résultat d’une organisation méthodique, rigoureuse, avec des moyens constants ».
Mieux connaître pour mieux cibler.
Le niveau de stress, le surpoids ou inversement la dénutrition ont connu une augmentation durant ces sept années. Après une baisse du taux de fumeurs et d’hypertendus, la tendance est actuellement à la hausse de ces deux indicateurs. Dans le cadre des risques professionnels, les troubles musculo-squelettiques avec une prédilection pour les lombes et les épaules concernent plus du quart des agents, avec un risque accru avec l’âge. Consultation de soutien psychologique, aide au sevrage tabagique, dépistages des agents à risque cardio-vasculaire ou de glaucome ont ainsi pu être proposés individuellement.
Une formidable source de données.
Au-delà de l’individu, c’est aussi l’exploitation de données médicales considérables recueillies qui fait l’intérêt de ce travail, et ce afin d’impulser la mise en place de programmes de prévention ciblés en direction de certaines populations et d’évaluer leur impact. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans les grandes causes nationales, même si la loi de juillet 2011 recentre les missions du médecin du travail sur la prévention et l’éducation sanitaire en rapport avec l’activité professionnelle. L’objectif de maintien dans l’emploi a, quant à lui, tout à y gagner. Enfin, comme le souligne le Dr Gabrillargues, « cela nécessite également une évolution des professionnels de la santé au travail, pour oublier un peu les anciennes pratiques. Il ne faut pas se caler uniquement sur les fourchettes classiques de résultats mais adopter de nouvelles façons d’interpréter les chiffres. À titre d’exemple, le taux de cholestérol prend maintenant en compte plusieurs facteurs de risques tels que le sexe, les antécédents familiaux, l’hypertension artérielle, le tabagisme et donc le risque cardiovasculaire global. »
*Service de Santé Travail Environnement (Clermont-Ferrand).
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