Le dépistage systématique de la consommation de drogues dans le milieu professionnel peut apparaître comme une façon de ramener à la dimension individuelle la question de l’addiction. Elle porte en effet des valeurs sociales et morales sur lesquelles s’appuient certains employeurs à de simples fins de recrutement ou de licenciement.
Les États-Unis ont sur ce terrain une longueur d’avance. Véritable outil de management, le dépistage permet dans cette optique de repérer ou d’écarter des salariés comme étant à risque pour le fonctionnement normal de l’entreprise. Les salariés consommateurs de drogues sont alors vus comme des vecteurs de diffusion de l’épidémie. L’absentéisme et les accidents du travail trouvent leurs causes dans le profil psychosocial ou déviant des salariés et moins dans les conditions de travail telles que les horaires décalés, les pressions temporelles ou hiérarchiques... C’est donc en toute logique que le dépistage est devenu pour l’employeur un moyen de se dégager de ses responsabilités en cas d’accident de travail lié à un usage de drogues. Le déni social du problème de la drogue qui caractérise l’Amérique des années 1980 a ainsi fait le nid de la guerre à la drogue et de la standardisation des procédures. Et les arguments économiques n’ont pas laissé beaucoup de place aux programmes de prévention, trop onéreux face aux programmes de dépistage.
D’après la communication de Renaud Crespin (CNRS Paris).
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