En conseillant l’employeur, les médecins du travail et les services de santé au travail remplissent leur mission réglementaire. L’information délivrée sur la santé et la sécurité des salariés face aux risques professionnels contribue à mettre le chef d’entreprise face à son obligation de résultat de sécurité. La fiche d’entreprise et le plan d’activité des médecins du travail tracent classiquement les messages délivrés. Sessions de sensibilisation, plaquettes informatives et autres supports à destination des entreprises se sont développés. Mais l’information seule semble insuffisante pour modifier les comportements et avoir un effet la santé des travailleurs.
Innover pour optimiser.
Une étude réalisée dans les services de santé au travail de Haute-Normandie auprès de 2 641 salariés venus en visite médicale montre que près d’un tiers recherchait régulièrement de l’information sur les maladies ou sur les risques professionnels. On constate donc un réel besoin. Il est toutefois étonnant de constater que 80 % des répondeurs indiquaient que s’ils cherchaient ou devaient chercher de l’information, ce serait auprès du médecin traitant ou sur internet alors que seuls 40 % indiquaient le médecin du travail et 20 % l’infirmier du travail comme source possible d’information. « Le service de santé au travail n’est pas toujours accessible et le niveau de confiance des salariés n’est pas optimal, explique le Pr Jean-François Gehanno*. Nous ne communiquons peut-être pas assez sur le fait que nous sommes là pour les conseiller, au-delà de la simple obligation d’une rencontre périodique dont ils ne perçoivent pas forcément l’utilité. Si l’on doit choisir, parce que l’on n’a pas de temps pour tout faire, il me semble plus utile de faire de l’information ciblée que de la visite périodique… ». Dans cette même étude, seuls 42 % des salariés interrogés indiquaient avoir reçu une information sur leurs risques professionnels dans les deux années précédentes.
Faire du sur-mesure.
Pour optimiser l’influence de ces informations, des pistes existent: réaliser des sessions sur mesure, impliquer tous les membres de l’équipe pluridisciplinaire du service de santé au travail en réponse à des besoins bien identifiés... Pour le Pr Gehanno, il est préférable de diffuser « des informations adaptées aux problèmes réels sur le terrain, en capitalisant sur des exemples concrets auxquels les salariés sont confrontés, plutôt qu’à des formations standardisées de type one size fits all ».
*Service de médecine du travail et des maladies professionnelles (CHU de Rouen)
Article précédent
La preuve par l’écrit
Article suivant
Les indications de l’ECG
Le travail et la santé
Convergences
Un risque de cancer du sein plus élevé
A chaque travail sa drogue
Au service d’intérêts managériaux
Inaptitude : le médecin responsable
La vigiliance s’organise
Pour la déclaration et l’orientation du patient
La preuve par l’écrit
Renseigner plus et mieux
Les indications de l’ECG
Evaluer la charge physique
Les interférences du milieu du travail
Poursuivre sa carrière
Promouvoir les gestes qui sauvent
La reprise du travail est salutaire
Une prise en charge qui s’anticipe
Les Franciliens n’ont pas le moral
Un pilote pour les maladies émergentes
Une nomenclature pour comprendre
Un observateur de terrain privilégié
Le faire sortir de l’ombre
Dans le flou de la loi
Une partition qui ne s’improvise pas
Les travailleurs au cœur d’une surveillance en réseau
Des outils de prévention
Au moins 7 heures de sommeil par jour
Dix ans d’éxpérience
Organisable lors des visites médicales
Le point de vue européen
Les interventions doivent être concrètes pour être durables
Les mots pour le dire
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024