Le Dr Christiane Quinio, médecin généraliste à Créteil et présidente du réseau REVESDIAB, confrontée de façon fréquente à la prise en charge et à la surveillance de patients diabétiques de type 2 rappelle que l’objectif du traitement est d’obtenir un contrôle glycémique correct, objectif qui doit être individualisé en fonction du profil de chaque patient, et qui est amené à évoluer au cours du temps.
Pour la plupart des diabétiques de type 2, une cible d’hémoglobine glyquée (HbA1c) inférieur ou égale à 7 % est recommandée. Il convient d’expliquer le choix de l’objectif, de la stratégie thérapeutique pour l’atteindre, et de s’accorder avec le patient dans le cadre d’une éducation thérapeutique.
Mesures hygiéno-diététiques, un préalable
Pour les patients diabétiques de type 2 dont le diabète vient d’être diagnostiqué, la mise en place des mesures dites « hygiénodiététiques » est un préalable nécessaire avant le traitement médicamenteux du contrôle glycémique et leur application doit être poursuivie tout au long de la prise en charge.
Un traitement médicamenteux sera instauré ou réévalué si l’HbA1c est, et reste durant 6 mois, supérieure à 7 %. Le diabète étant évolutif, le traitement doit être réévalué régulièrement dans toutes ses composantes (mesures hygiéno-diététiques, traitement médicamenteux, éducation thérapeutique).
Le recours à un endocrinologue est nécessaire en cas de difficulté pour atteindre l’objectif glycémique.
Le médecin généraliste peut assurer la prise en charge thérapeutique (antidiabétiques oraux, insulinothérapie) des diabétiques de type 2 sauf pour les patients particulièrement difficiles à traiter.
En pratique, le suivi du patient diabétique repose sur le dosage de l’HbA1c tous les trois mois, avec, à cette occasion, une adaptation du traitement global (y compris des comorbidités), et un bilan annuel à la fois clinique (consultations chez le cardiologue, l’ophtalmologue, le néphrologue...) et biologique (bilan lipidique, microalbuminurie, créatininémie, clairance de la créatinine, glycémie veineuse à jeun, si besoin).
L’autosurveillance glycémique recommandée (et remboursée) chez les patients diabétiques de type 2 traités par insuline. Cependant, certains patients, traités ou non par antidiabétiques oraux, en font la demande : « Pouvoir contrôler leur glycémie dans certaines circonstances les rassurent, et parfois peut constituer pour eux une aide à l’observance », souligne le Dr Quinio.
Entretien avec le Dr Christiane Quinio
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