La consultation préconceptionnelle, quand la grossesse est programmée, permet le repérage des situations à risque : certains médicaments sont contre-indiqués comme ces deux familles d’antihypertenseurs, ARA2 (antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II) et IEC (inhibiteurs de l’enzyme de conversion), le diabète doit être parfaitement équilibré (50 % des femmes seulement ont une hémoglobine glyquée stabilisée à 6,5, voire 6, au moment de la conception), et les dangers d’une intoxication tabagique, cannabique ou alcoolique, aussi et surtout pour le fœtus, rappelés.
De l’acide folique doit être donné en prévention du spina bifida dès un mois avant la conception et pendant les trois premiers mois. Et le statut vis-à-vis de la toxoplasmose et de la rubéole précisé, une vaccination éventuellement proposée.
Un moment idéal pour la prévention
À pointer encore, les risques liés au mode de vie, alimentaire notamment (junk food, horaires, grignotage, etc.). Ce moment est idéal pour la prévention, la prise de poids pendant la grossesse déterminant le surpoids ultérieur.
La première échographie, entre la 11e et la 14e semaine de grossesse, est l’occasion de dater précisément la conception et de mesurer la clarté nucale, un examen qui s’intègre dans un calcul de risque, avec l’âge et les marqueurs du premier trimestre, à prescrire, à expliquer ainsi que l’étape suivante si elle est justifiée, d’une amniocentèse (et son risque propre, d’interruption de la grossesse).
Lors de cette première prise de sang, il convient de prévoir une glycémie à jeun pour les femmes à risque, de plus de 35 ans, aux parents du premier degré diabétiques, en surpoids, aux antécédents personnels de diabète gestationnel ou déjà mères de nourrissons nés à plus de 4 kg.
C’est avant la 16e semaine d’aménorrhée (14e semaine de grossesse) que doit être rédigée la déclaration de grossesse. Un certain nombre d’examens sont, à cette étape, indispensables, comme l’identification du groupe sanguin, la recherche d’agglutinines irrégulières, d’une immunisation vis-à-vis de la rubéole et de la toxoplasmose, d’une infection par la syphilis, par le HIV (sur proposition), par l’hépatite B en cas de facteurs de risque. On peut y ajouter une TSH si la clinique est évocatrice, 10 à 20 % des jeunes femmes étant « dysthyroïdiennes ».
Tous les mois à partir du 4e mois
À partir du 4e mois, il est prévu une consultation de suivi de la grossesse tous les mois (avec une sérologie de toxoplasmose une fois par mois et de rubéole jusqu’à 20 semaines), assortie, lors du bilan du 6e mois, d’une hyperglycémie provoquée par voie orale pour les femmes à risque toujours et pour toutes, des agglutinines irrégulières (si elles avaient été négatives au premier examen), d’une numération formule et d’une sérologie de l’hépatite C.
À chaque consultation, il s’agit de s’assurer que le bébé bouge bien (à partir du 4e mois), d’écouter les bruits du cœur, de mesurer la hauteur utérine, de prendre la pression artérielle, de faire une bandelette urinaire. Le toucher vaginal n’est pas systématique et un spéculum mis en place en l’absence de frottis récent en tout début de grossesse ou en cas de pertes. Au 5e mois, une deuxième échographie, anatomique (à la recherche de malformations), est recommandée pour laquelle un consentement éclairé (une échographie « normale » n’est pas une garantie de « normalité » du bébé…) de la patiente doit être désormais recueilli, comme d’ailleurs pour la suivante, à 32 semaines environ.
Un entretien prénatal précoce doit être systématiquement proposé, avec une sage-femme libérale, pour démasquer les difficultés psychiques et/ou sociales. Et le relais pris par le médecin obstétricien au plus tard vers le 6-7e mois.
Article précédent
Résister à la pression des antibiothérapies inutiles
Article suivant
La HAS mise sur les consultations dédiées et l’accompagnement psychologique
Comment les médecins peuvent-ils rester à jour
Éduquer les parents et rester vigilant.
Résister à la pression des antibiothérapies inutiles
La grossesse suivie par le médecin de famille
La HAS mise sur les consultations dédiées et l’accompagnement psychologique
Le contrôle glycémique, un objectif individualisé
Indispensables pour le diagnostic de l'HTA masquée
Repérer la fragilité le plus tôt possible
L’effet placebo quantifié
Les médecins en première ligne
Les médecins peu enclins à faire pratiquer le dépistage du cancer colo-rectal
Des craintes non fondées
Le généraliste joue un rôle clé dans l’éducation des patients
Les médecins généralistes convertis au numérique
Refus du patient : quelle responsabilité pour le médecin ?
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024