Les quatre grands piliers de l’alimentation du petit enfant, entre 1 et 3 ans, sont le fer, le calcium, les acides gras essentiels et les phytonutriments.
Les besoins en fer sont assurés par la consommation de 300 ml/jour de lait de croissance. Ceux en calcium par cette même quantité de lait et la consommation de produits laitiers. Les besoins en acides gras essentiels (acide linoléique et alpha-linolénique) sont couverts par le lait de croissance et une portion de poisson dit « gras » (maquereau, saumon, hareng, truite…) par semaine. Et enfin, les phytonutriments sont apportés par un ou deux végétaux par jour, en prenant garde de ne pas tomber dans l’excès de fruits et légumes, de pauvre intérêt nutritionnel par ailleurs.
Ces données soulignent la place importante des laits de croissance dans l’alimentation des enfants de 1 à 3 ans, en particulier pour la couverture des besoins en fer. « On estime d’ailleurs en pratique qu’un enfant peut arrêter le lait de croissance lorsqu’il consomme 100 g de produits carnés par jour, ce qui est en général le cas entre 3 et 5 ans », note le Pr Patrick Tounian.
En matière d’équilibre nutritionnel, il n’existe aucun argument fiable pour souligner un quelconque impact du mode d’alimentation entre 1 et 3 ans sur le risque ultérieur de surpoids ou d’obésité, qui est avant tout déterminé génétiquement.
« Il n’y a donc aucune mesure préventive diététique du surpoids qui pourrait être proposée entre 1 et 3 ans. Le risque se détermine au moment du rebond d’adiposité, donc plutôt vers 3-4 ans », précise le Pr Tounian.
En termes de comportement alimentaire, le but de l’apprentissage est socio-éducatif et non pas nutritionnel. La règle est assez simple : il faut apprendre aux enfants à manger dans un cadre, à des horaires précis, avec des plats variés. « Cela fait partie intégrante de l’éducation, comme l’apprentissage de la politesse », poursuite le Pr Tounian. Le fait de faire trois repas par jour en France répond à des normes purement culturelles qui permettent de pouvoir partager un repas avec ses pairs.
La survenue d’une néophobie alimentaire est assez fréquente vers l’âge de 2 ou 3 ans et est d’ailleurs considérée comme quasiphysiologique. Il importe alors de médicaliser le moins possible ce comportement, ne pas forcer l’enfant mais poursuivre la diversification en le laissant disposer.
Dr Isabelle Hoppenot
D’après un entretien avec le Pr Patrick Tounian, chef du service de Nutrition et Gastroentérologie Pédiatriques, hôpital Armand-Trousseau, Paris.
Liens d’intérêt : Blédina, Nestlé, Mead Johnson, Novalac, Carrefour
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