Allaitement au sein : accompagner la mère
Publié le 12/03/2014
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Au-delà de ses bénéfices nutritionnels, le lait maternel joue un rôle important dans la prévention des infections et, à plus long terme, dans la prévention de l’obésité, sous réserve, bien sûr, que l’enfant n’ait pas par la suite une alimentation déséquilibrée.
Lorsqu’il est bien conduit et souhaité par les parents, l’allaitement maternel est un facteur optimal du bien-être du nouveau-né car il respecte ses rythmes et, contrairement à la tétée au biberon, beaucoup plus rapide, il permet des tétées longues avec des temps non nutritifs, ce qui participe à l’apaisement de la mère et de son enfant.
Ces bénéfices n’existent toutefois que lorsque l’allaitement répond à un désir de la mère dans un continuum logique de la grossesse et de l’accouchement. Ce désir n’est pas toujours exprimé et un des rôles de l’entourage est de le faire émerger et de l’accompagner. C’est pour cette raison que sont proposées en maternité les tétées de découverte, qui peuvent révéler un désir jusqu’alors ignoré.
Peu de contre-indications
Les contre-indications formelles de l’allaitement sont le non-désir de la mère, la très rare galactosémie congénitale, certaines pathologies graves de la mère ou la prise de certains traitements.
En cas de prise d’un médicament, il ne faut pas se référer au Vidal , mais à un centre expert comme le Centre de référence sur les agents tératogènes ( CRAT *), qui renseigne immédiatement par téléphone si l’information n’est pas disponible sur leur site Internet .
Naturel, mais pas instinctif : l es praticiens doivent expliquer que l’allaitement, même s’il est naturel, n’est pas instinctif et qu’il n’est pas toujours facile à mettre en place. Le médecin doit apporter un suivi rapproché et assidu afin de pallier les écueils des premiers jours. S’il ne peut le faire lui-même, il doit faire appel à un référent (consultante en lactation , pédiatre motivé par le sujet, consultation d’allaitement…) facilement accessible, afin d’éviter des abandons intempestifs d’allaitement.
Une consultation pour un problème d’allaitement est toujours urgente et longue. Mais elle est, par exemple, indispensable pour éviter le basculement d’une simple sensibilité mammaire à une crevasse.
Les paramètres de la surveillance
La surveillance de l’ allaitement se fonde sur le bien-être de la mère (pas de plaintes) et l’état du nouveau-né. Même si la prise de poids est modeste, la présence de plusieurs selles (2 à 3/jour) et d’urines abondantes témoigne de la qualité de la prise alimentaire. Le nouveau-né doit avoir retrouvé son poids de naissance à J14, la situation devenant franchement pathologique si cela intervient à J21, ce qui doit être anticipé.
L’évaluation de la prise de poids doit se faire en référence aux courbes de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS) et non pas à celles du carnet de santé, notamment chez le nourrisson de plus de trois mois.
Éviter les crevasses
L’une des complications est la survenue de crevasses, conséquence d’un pincement du mamelon par une mauvaise mise en bouche, dont la qualité est aussi, voire plus importante que la position du bébé. Il faut assister à la prise du mamelon : le nouveau-né doit gober le sein en ouvrant grand la bouche. Lorsqu’elle est présente, la crevasse ne guérit pas, est très douloureuse et réduit l’expulsion du lait secondairement à une diminution de la sécrétion d’ocytocine.
En cas de pleurs ou de cris chez le nouveau-né, il importe de préciser à la mère que ces signes ne sont pas forcément synonymes de faim ou de douleurs et lui rappeler l’importance des rythmes et du portage pour apaiser son bébé.
La crevasse est la porte ouverte à la mastite, qui peut se compliquer d’un abcès. La mastite se traduit par une zone rouge et chaude au niveau du sein associée à de la fièvre. Il s’agit d’une urgence qui implique le drainage du sein par le bébé et non avec un tire-lait et la mise au repos de la mère pendant 24 à 48 heures. La persistance des signes conduit à prescrire une antibiothérapie.
Le père et l’entourage : l e rôle du père, et plus largement de l’entourage, est important : l’allaitement est d’autant mieux conduit que la mère peut se consacrer à son bébé la nuit et le jour. Le congé paternité doit être pris lors de cette période afin de décharger la mère des autres tâches ménagères.
Dr Isabelle Hoppenot
Avec la collaboration du Dr Catherine Salinier, past présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), Gradignan.
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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