Face à des situations à risque (décès d'un proche, catastrophe naturelle, traumatisme collectif), certains facteurs peuvent être protecteurs. « Une bonne estime de soi, la créativité, le sens de l'humour ou le soutien familial protègent des risques psychosociaux, lors d'événements de vie difficiles. Certaines ressources environnementales, tel qu'un réseau médical accessible, peuvent également être protectrices », souligne le Pr Serban Ionescu, psychiatre et psychologue, professeur émérite à l'université Paris-VIII. Parfois, les événements graves ou les périodes d'adversité chronique peuvent aussi faciliter le développement d'une forme de créativité ou de motivations pour entreprendre des activités enrichissantes. Depuis les années 1990, des travaux ont permis de mieux connaître les processus de résilience et de mettre sur pied des programmes dédiés au renforcement de la capacité de résilience, dans le cadre de l'éducation thérapeutique du patient en oncologie.
En 2013, le programme Bright IDEAS a été mené par des chercheurs du Centre médical de l’université de Rochester pour tenter de renforcer la résilience des mères après l'annonce du cancer de leur enfant. « À la suite d'une telle annonce, les mères se sentent souvent démunies, déprimées et anxieuses. Bright IDEAS est un programme qui les réunit (8 séances d'1 heure) en présence de psychologues cliniciens afin de les aider à identifier et gérer différentes situations couramment rencontrées lors du cancer de l'enfant. Ces groupes permettent aux mères d'échanger, de trouver des solutions et d'agir pour résoudre leurs problèmes, de façon constructive et optimiste », indique le Pr Ionescu.
Une autre initiative, mise en place en 2006 à la Mayo Clinic (États-Unis), est un programme de mentorat qui rassemble, en binôme, des femmes nouvellement diagnostiquées d'un cancer du sein et d'autres ayant survécu à cette maladie. Ces dernières, via leur expérience du parcours de soins, deviennent des mentors pour les nouvelles patientes. Or, ce rôle de mentorat réactive souvent des angoisses telles que la peur de la récidive. « Le programme SMART a été élaboré pour aider ces « femmes mentor » à diminuer leur stress et à développer leur résilience. Il se compose d'une intervention en groupe visant l’attention et l’interprétation, d'exercices de relaxation et des contacts téléphoniques avec les participantes. Une étude publiée en 2011 a mis en évidence une hausse de la résilience et une diminution du stress perçu par les femmes mentor ayant suivi ce programme », conclut le Pr Ionescu.
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