« Deepsarc est bâti sur deux piliers », rapporte le Pr Jean-Yves Blay, directeur du Centre Léon Bérard qui coordonne ce projet collaboratif. D'une part la base de données NETSARC, financée par l'Institut national du cancer depuis 2010, base de référence sur le sarcome, qui est quasi exhaustive avec quelque 55 000 cas recensés. Il s'agit d'une base unique au monde, qui collecte, à côté de paramètres cliniques de suivi, toutes les données anatomopathologiques validées par une relecture dans un des 25 centres de référence. Et d'autre part, les données médico-administratives du système national des données de santé, qui précisent la consommation de soins et la survie des patients atteints de sarcome.
Deepsarc a été l'un des dix projets pilotes retenus au printemps dernier par le Heath Data Hub, nouvelle plateforme émanant du ministère de la Santé, qui vise à favoriser les échanges entre les créateurs de données de santé et des utilisateurs pour faire émerger des innovations. À la clé, un accompagnement spécifique en compétences, appui technologique et conseils réglementaires.
Une chimiothérapie périopératoire ?
Le sarcome est un cancer rare, complexe et varié, et en 40 ans, moins de 3 000 patients ont été inclus dans des essais cliniques dans le monde. « De ce fait, on ne sait toujours pas aujourd'hui s'il est utile ou non de faire une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante, question à laquelle devrait permettre de répondre l'analyse de l'ensemble des données », souligne le Pr Blay. L'utilisation des techniques d'intelligence artificielle va ainsi faciliter l'exploitation des données pour faire émerger la ou les meilleures stratégies thérapeutiques dans la vraie vie.
« Le projet, commencé il y a seulement quelques mois, avance vite », indique le Pr Blay, qui estime que la réponse à cette première question devrait être connue d'ici une année. Mais cette base unique va bien évidemment servir à répondre à d'autres questions, notamment celle de l'impact sur la survie d'une prise en charge dans un centre de référence comparativement à un centre de proximité.
D'après un entretien avec le Pr Jean-Yves Blay, Directeur du Centre Léon Bérard, Lyon
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