Ces dernières années, la recherche sur les cancers pédiatriques a beaucoup évolué et les traitements innovants, tels que les CAR-T cells et l'immunothérapie, commencent à être étudiés. « Aujourd'hui, 80 % des enfants guérissent de leur cancer mais ils gardent souvent des séquelles à vie, que les nouveaux traitements pourraient, à l'avenir, permettre de diminuer. Ils doivent y avoir accès, au même titre que les adultes », souligne Patricia Blanc, présidente et cofondatrice de l'association « Imagine for Margo ».
Accélérer l'accès aux traitements
Depuis sa création fin 2011, Imagine for Margo a affecté plus de 9 millions d’euros à 16 programmes de recherche français et européens dédiés au cancer de l'enfant. L'association co-finance un programme unique au monde, intitulé AcSé ESMART, qui permet de mener 10 essais cliniques en un. « Au lieu de faire une étude clinique pour un seul type de cancer, ESMART permet de tester une combinaison de molécules sur tous les types de tumeurs chez l'enfant, afin d'accélérer l'accès aux traitements innovants », note Patricia Blanc. Imagine for Margo soutient également un autre projet d’envergure : depuis 2016, dans le cadre du programme MAPPYACTS, en France, tous les enfants en échec thérapeutique ou en rechute de leur cancer ou leucémie peuvent bénéficier d'un séquençage complet du génome de leur tumeur. « Ce programme qui a déjà inclus 700 enfants permet d'analyser le portrait moléculaire de la tumeur pour proposer un traitement personnalisé. Ce séquençage s'effectue dans trois centres (Léon Bérard, Lyon ; Institut Curie, Paris et Gustave Roussy, Villejuif) », précise Patricia Blanc. Si ces études cliniques apportent de réels progrès, leur financement, principalement financés par des associations, reste fragile. « L'industrie pharmaceutique commence, toutefois, à financer des essais tels que AcSé ESMART. Leur implication est importante pour mettre rapidement sur le marché toutes les molécules qui s'avéreront efficaces », confie Patricia Blanc.
Des enjeux européens
La France et ses voisins européens sont aujourd'hui capables de générer des bases de données biologiques, immunologiques et cliniques importantes sur les cancers pédiatriques. « Mais nous devons améliorer l'utilisation de ces données, afin de mieux comprendre, par exemple, l'origine des cancers de l'enfant et leurs résistances aux traitements », détaille Patricia Blanc.
Outre les financements privés et associatifs, l'État a contribué l'année dernière à hauteur de 5 millions d'euros à la recherche fondamentale sur les cancers pédiatriques. « Nous avons besoin de fonds supplémentaires. Cette année, le ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, a promis de renouveler ces 5 millions d'euros dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Nous sommes également très investis au sein de la Mission Cancer de la Commission européenne afin que des fonds européens puissent être débloqués pour les enfants atteints de cancer », conclut Patricia Blanc.
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