L’autoprélèvement, une stratégie efficace

Publié le 09/07/2012
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Crédit photo : Phanie

LES TESTS HPV réalisés sur des échantillons obtenus par autoprélèvement font preuve d’une sensibilité au moins équivalente à celle observée lorsque les prélèvements sont faits par un médecin. Ceci a conduit à évaluer cette approche dans le cadre d’un programme de dépistage primaire. Les données colligées de deux essais d’autodépistage menés aux Pays-Bas (PROHTECT) démontrent que le test HPV après autoprélèvement permet d’améliorer l’efficacité du programme de dépistage en ciblant des femmes de toutes origines ethniques habituellement non dépistées et à risque accru de lésions CIN2+. L’autoprélèvement est accepté par environ 30 % des femmes échappant au dépistage classique.

Une expérience de dépistage par test HPV après autoprélèvement a également été menée avec succès en Suède. Sur les 8 000 femmes âgées de 30 à 65 ans qui se sont vu offrir la possibilité d’un dépistage par autoprélèvement à domicile, 39 % l’ont réalisé et une infection à papillomavirus à haut risque a été retrouvée dans 6,6 % des cas. En cas de positivité, un suivi par test HPV et biopsie du col 3 mois après le test initial leur était alors proposé. La répétition du test HPV a permis d’accroître sa spécificité pour le dépistage des lésions CIN2+, qui est passée de 94,2 % à 97,8 %.

Pays en voie de développement.

Dans les pays du Sud, l’autoprélèvement semble également une approche intéressante, permettant d’élargir la couverture du dépistage, comme cela a notamment été mis en évidence dans le cadre d’un projet du PATH (Program for appropriate technology in Health), qui évalue plusieurs stratégies de dépistage fondées sur le recours au test CareHPV. Les taux d’acceptation de l’autoprélèvement, proposé à quelque 20 000 femmes dans trois pays, ont été très élevés : 81 % au Nicaragua, 90,7 % en Inde et plus de 99 % en Ouganda. La sensibilité du test après autoprélèvement pour le dépistage des lésions CIN2+ a été de 65,9 % au Nicaragua, 76,5 % en Inde et de 85,4 % en Ouganda, comparativement à la cytologie classique (37,1 %, 72,5 % et 58,5 % respectivement).

D’après les communications de A.M. Daniëlle Heideman (Amsterdam, Pays-Bas), U. Gyllensten (Uppsala, Suède) et J Jeronimo (Seattle, États-Unis).

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9152