En Europe et aux États-Unis

Les pratiques divergentes de la colposcopie

Publié le 09/07/2012
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LE RISQUE de persistance ou de récidive après un traitement pour des lésions pré-invasives du col est estimé entre 5 et 15 %, quel que soit le type de traitement. Ce risque est influencé par différents facteurs, tels que la taille des lésions, les marges, le degré CIN, une co-infection par le VIH… Les femmes traitées pour des lésions CIN3 ont un risque de développer un cancer invasif multiplié par 5 par rapport à la population générale. La réalisation d’un test HPV à 6 ou 12 mois d’intervalle a une sensibilité de 90 % et une spécificité de 70 % dans ce contexte.

L’American society for colposcopy and cervical pathology (ASCCP) préconise un suivi des femmes fondé sur un test HPV à 6-12 mois, puis, en cas de négativité, un test annuel pendant 20 ans. Si le test HPV est positif, l’ASCCP recommande de faire une colposcopie et un curetage.

Après cytologie.

Une analyse de la littérature s’est par ailleurs penchée sur l’impact psychologique de l’annonce de la présence d’anomalies à l’examen cytologique. La réponse à ce type de mauvaise nouvelle est très variable, allant de l’absence de suivi ultérieur à la demande d’une colposcopie dans les délais les plus brefs possibles. Une proportion égale de femmes préfère une colposcopie immédiate, un test de triage ou un suivi à intervalles réguliers, ce qui ne permet pas de proposer une démarche plus qu’une autre.

La colposcopie ne permet toutefois de détecter que de 50 à 60 % des cancers du col selon certains auteurs aux États-Unis. Cependant, en Europe, la performance de la colposcopie à détecter les précancers est reconnue comme optimale avec une sensibilité supérieure à 90 %. À l’inverse, sa spécificité est inférieure à 50 %. Plusieurs stratégies sont proposées pour améliorer le rendement de cet examen, notamment le test HPV qui augmente la spécificité. La multiplication des biopsies ciblées sur les lésions visibles à l’examen ou des biopsies réalisées au hasard dans les quatre quadrants, pratique suggérée par certains auteurs américains, est fortement rejetée en Europe. Dans un essai clinique de dépistage portant sur 5 000 femmes en France, 450, dont le dépistage par frottis et trois tests HPV différents étaient tous négatifs, ont été invitées à pratiquer une colposcopie et biopsies systématiques de la zone de transformation. Aucune lésion de haut grade n’a été retrouvée.

D’après les communications de S. Dexeus (Barcelone, Espagne), DM Harper (Kansas City, États-Unis), Nicolas Wentzensen (National Cancer Institute) et J. Monsonego et coll. The FASE Study,Int J.Cancer. 2011.

 Dr I.H.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9152