Corriger les idées reçues

Les mesures hygiénodiététiques ont des effets modestes dans la constipation chronique de l’adulte

Publié le 13/11/2014
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Crédit photo : Phanie

Une fois l’absence de signes d’“alarme“ actée à l’issue de l’interrogatoire et de l’examen clinique (toucher rectal compris), cette constipation fonctionnelle est dite chronique en fonction des critères de ROME III de 2006, symptômes depuis au moins 6 mois, avec au moins 2 des symptômes suivants au cours des 3 derniers mois : moins de 3 évacuations par semaine et dans plus de 25 % des tentatives de défécation, soit des selles dures ou fragmentées, soit des efforts de poussées, soit une sensation d’évacuation incomplète, soit une sensation de blocage anorectal, soit des manœuvres digitales. Plus pratiquement, les patients sont constipés s’ils ont moins de 3 selles spontanées par semaine associées à une sensation d’évacuation incomplète et cela, au cours d’au moins 12 semaines pendant les 12 mois précédant la consultation.

Les effets des mesures hygiéno-diététiques sont modestes : l’augmentation de la ration hydrique et la pratique d’un exercice physique n’ont aucun intérêt (pour traiter une constipation) et, seule, une correction à la hausse de l’apport en fibres peut aider… Les médicaments susceptibles d’induire une constipation doivent être repérés et si possible évités (codéine, anticholinergiques, etc.).

Laxatifs osmotiques

En première ligne de traitement, des laxatifs osmotiques (polyéthylèneglycol ou macrogol), laxatifs doux qui peuvent être associés à des laxatifs de lest, principalement les mucilages (qui sont des fibres solubles). On peut recourir, si la constipation est a priori plus distale, aux suppositoires, notamment chez les personnes âgées. En cas d’échec, en deuxième ligne donc, les laxatifs stimulants sont une option, à utiliser, plutôt sur une constipation de transit, avec mesure et sous contrôle médical (de la kaliémie en particulier). Enfin, sur une constipation terminale, la rééducation périnéale est le meilleur traitement : le rétrocontrôle permet au patient de corriger la contraction paradoxale à la poussée et d’entretenir cette correction pour obtenir une évacuation plus facile.

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9365