Une prise de conscience sur les risques cardio-vasculaires

Publié le 23/03/2011
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En février 1971, dans les colonnes de l’un des tout premiers numéros du Quotidien du médecin, le Pr Jean Lenègre, en s’appuyant sur des études épidémiologiques, dénonçait les facteurs de risque coronaire. « Les désordres métaboliques, dont le diabète même inapparent et l’hypercholestérolémie, constituent une prédisposition flagrante à la maladie coronarienne et doivent être réduits par les régimes et traitements appropriés », rapportait-il à l’occasion de la Semaine du cœur. La sédentarité, était également pointée du doigt, car « elle majore les méfaits d’une alimentation à la fois trop abondante et trop riche ». Selon le Pr Lenègre, « une meilleure compréhension des régimes d’hygiène exigerait que le Français cesse de justifier son insouciance par le scepticisme stérile… ». Et, toujours au début des années 1970, où l’infarctus du myocarde était responsable de plus d’un décès sur trois chez les hommes de 55 ans, les habitudes alimentaires et la sédentarité ont été reconnues comme des « cibles » des actions préventives mises en place dans le cadre de programmes de réadaptation chez le coronarien.

Les années qui suivirent furent marquées par une prise de conscience progressive de l’impact du mode de vie, en particulier des habitudes alimentaires, sur le risque cardio-vasculaire, notamment grâce à la mise en place de campagnes d’information.

Divers organismes

Parmi les organismes impliqués dans ce domaine : la Fédération française de cardiologie, reconnue d’utilité publique en 1977 et qui œuvre depuis pour prévenir les maladies cardio-vasculaires, notamment au travers de l’édition de brochures, de campagnes et d’actions de sensibilisation sur le terrain. Né en 1972, le Comité français d’éducation pour la santé, était une association mandatée par le ministère de la Santé pour concevoir et mettre en œuvre des actions de promotion de la santé, avec par exemple la campagne « Bouge ton cœur » en 1986. Il fut remplacé en 2002 par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) qui depuis conduit, sous la tutelle du ministère de la santé et en lien avec ses différents partenaires, des programmes de prévention et d’éducation pour la santé dans le cadre des politiques nationales.

LES PNNS 1 à 3

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS), mis en place en 2001, fut le premier acte fondateur d’une politique nutritionnelle en France. Ce premier PNNS avait établi différents objectifs nutritionnels en se fondant essentiellement sur des mesures éducatives et informatives. Les recommandations portaient notamment sur l’augmentation de la consommation de fruits et légumes, de calcium et de glucides en particulier de fibres, sur la diminution de la consommation de graisses et d’alcool et sur la pratique d’une activité physique.

Dans sa deuxième version, 2006-2010, le PNNS a repris et élargi les premiers objectifs, mais a également cherché à impliquer les acteurs économiques dans sa mise en œuvre, avec une modification de l’offre nutritionnelle formalisée par des chartes d’engagement. Depuis janvier 2008, plus d’une vingtaine de chartes d’engagement nutritionnel ont été signées, industriels et fédérations de l’agroalimentaire s’engageant à proposer des produits répondant mieux aux exigences en matière de nutrition, avec notamment une réduction de la teneur en sucres, en graisses ou en sel. Les progrès doivent aujourd’hui se poursuivre, afin que l’ensemble de la population puisse suivre les conseils d’hygiène alimentaire. Ce sera l’un des objectifs du PNNS 3.

Dr Isabelle Hoppenot
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Source : Nutrition