Les traitements de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ont connu un essor considérable durant ces quinze dernières années. Une fois le diagnostic fait, le méthotrexate reste le traitement de fond de référence et, avant de considérer son inefficacité et d’envisager un changement de traitement, l’adhésion thérapeutique au méthotrexate doit d’être évaluée. Dans une étude présentée à l’EULAR, sur 9 592 patients, 19 % ne prenaient pas correctement leur traitement. L’absence d’adhésion est plus importante quand le méthotrexate est prescrit per os par rapport à l’administration sous-cutanée (1).
Le méthotrexate n’est pas le seul traitement de fond de la PR et une méta-analyse présentée également à l’EULAR montre que les études comparant l’efficacité du leflunomide au méthotrexate sont plutôt en faveur du leflunomide (2).
Dans les cohortes, nombre de PR reçoivent des corticoïdes avec, pour certains auteurs, un bénéfice clinique et radiologique. Une étude, à partir d’un registre Suisse, sur 592 PR (323 traités initialement par corticoïdes et 228 sans corticoïdes) ne constate aucune différence d’activité clinique ou de progression radiologique à 1 an (3).
Devant une PR en échec d’un traitement conventionnel, et avant de débuter un biomédicament, Murota et al. (4) nous rappellent que les sujets de plus de 65 ans ont plus de complications (17 %) notamment infectieuses que les plus jeunes (8 %).
Anti-JAK et anti GM-CSF
Concernant les traitements du futur, de nouveaux résultats ont été présentés sur les anti-JAK, biomédicaments en prise orale. Une étude à long terme (72 mois) du tofacitinib, rapportée par J. Wollenhaupt et al. confirme le maintien d’efficacité clinique et biologique de ce traitement. Pour le baricitinib, une étude de phase 3 chez des patients atteints de PR actives en échec de traitements de fond conventionnels ou de biomédicaments démontre l’efficacité clinique à 24 mois avec comme comparateur un placebo (5).
D’autres cibles sont à l’étude dans la PR comme le GM-CSF avec le mavrilimumab (anticorps monoclonal humanisé anti-GM-CSF). Burmester et al. (6) ont présenté les résultats d’une étude de phase IIB chez 326 patients atteints d’une PR en échec de traitement par méthotrexate. Dans cette étude randomisée contre placebo avec différents dosages de ce nouveau traitement (30, 100 ou 150 mg tous les 15 jours en sous cutané), l’efficacité est significative quelle que soit la dose à 12 et 24 semaines.
(1) Mueller S. FRI0148
(2) Espinosa F. SAT 02551
(3) Mueller S. THU0177
(4) FRI0148
(5) Genovese MC. OP0029
(6) OP0034
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