Mortalité en baisse

Mais toujours un surrisque d’accidents coronariens

Publié le 24/09/2015
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Crédit photo : PHANIE

Plusieurs études de l’EULAR se sont intéressées aux liens entre polyarthrite rhumatoïde (PR) et mortalité. Un premier travail a identifié des patients PR dans une base de données sur la population générale britannique appariés avec 5 contrôles sur l’âge, le sexe, l’année de naissance et de diagnostic de PR. Cette cohorte de PR était divisée en 2 selon l’année de diagnostic : 1999-2005 et 2006-2012. La mortalité de ces 2 cohortes a été comparée avec celle de la population générale, ajustée sur les potentiels facteurs de confusion (nombre de visites chez le médecin généraliste, IMC, tabagisme, consommation d’alcool, indice de comorbidité de Charlson). On constate une diminution de la mortalité dans la population générale entre 1999-2005 et 2006-2012, mais encore plus dans la PR, probablement grâce à l’amélioration de la prise en charge (1).

L’absence de rémission durant les premières années d’évolution d’une PR apparaît augmenter le risque de mortalité. Ainsi, l’activité DAS28 a été évaluée à J0, 1, 2 et 5 ans chez 805 PR récentes avec au moins 2 ans de suivi (705 patients suivis 5 ans). Les patients qui n’ont jamais été en rémission (302 à 5 ans) avaient 1,9 fois plus de risque de mourir que les patients en rémission à tous les temps (120 à 5 ans) avec un effet graduel entre ces deux extrêmes. Cette augmentation de risque était indépendante de l’âge, du sexe, du tabagisme et du traitement. On retrouvait un effet identique sur la mortalité cardiovasculaire (2).

Dans une étude suédoise sur le risque d’infarctus du myocarde dans la PR, 13 128 PR incidentes diagnostiquées entre 1997 et 2012 ont été appariées avec 10 contrôles de la population générale sur l’année de naissance, le sexe et le lieu de résidence. Une diminution du risque d’accidents coronariens aigus (ACA) a été notée dans la population générale et dans la PR. Les patients avec PR avaient un risque d’ACA augmenté de 40 % par rapport à la population générale dans les 5 premières années d’évolution de la maladie et ce dès la première année. Ce sur risque restait stable sur les 15 dernières années (3).

Enfin une étude d’IRM cardiaques réalisées chez 66 patients avec une PR active ‹ 1 an, naïfs de traitement, appariés sur l’âge et le sexe à 60 contrôles, a retrouvé dans les PR récentes une diminution de la masse ventriculaire gauche, une augmentation de la rigidité artérielle, du volume extracellulaire et de la fibrose focale, sans modification de la fraction d’éjection systolique. Ces résultats suggèrent une possible cardiomyopathie très précoce liée à la PR (4).

CHU Nîmes

(1) Lu L. OP176

(2) Isenberg D. OP183

(3) Holmqvist M. OP162

(4) Erhayiem B. OP163

Pr Cécile Gaujoux-Viala

Source : Congrès spécialiste