En bref

Polyarthrite rhumatoïde à début tardif

Publié le 07/12/2015

Crédit photo : PHANIE

Les polyarthrites rhumatoïdes (PR) à début tardif à partir de 60 ans (PRdt), sont moins souvent traitées par biothérapies que les PR à début plus précoce (PRdp), l’hypothèse avancée étant que c’est en raison du risque accru d’infection sévère chez les sujets plus âgés recevant ce type de traitement. Un travail présenté lors de la première session plénière de l’ACR 2 015 ne confirme cependant pas cette hypothèse.

Ce travail a comparé le risque d’infections sévères (requérant une hospitalisation, une antibiothérapie IV ou ayant entraîné le décès) dans les deux types de PR en utilisant la banque américaine de données sur les maladies rhumatismales, et a évalué l’impact de l’activité de la maladie et des traitements habituellement utilisés sur ce risque.

Tous les sujets sélectionnés avaient initialement plus de 60 ans (âge médian 65 -70 ans, 25 % d’hommes) et chaque cas de PRdt (n = 1 865) a été apparié à 3 cas de PRdp (n = 5 595) sur l’âge, le sexe et l’année

d’inclusion dans la banque de données.

Après ajustement pour les principaux facteurs confondants il n’a pas été retrouvé de surcroît de risque d’infections sévères dans les PRdt par rapport aux PRdp, respectivement 11,0 % versus 17,8 % et le risque relatif de survenue d’une première infection ou d’infections multiples n’est pas non plus significativement augmenté, respectivement 0,84 et 1,03.

La seule exception concerne les PRdt chez des patients de 80 ans et plus qui semblent avoir un risque accru d’infections sévères multiples.

Anti-TNF protecteurs

En analyse multivariée, les traitements conventionnels non cytotoxiques et les biothérapies autres que les

anti-TNF ressortent comme protecteurs vis-à-vis des infections sévères tandis que la corticothérapie apparaît comme un facteur favorisant. Il n’y a pas d’influence particulière des anti-TNF.

Sévérité de la PR, comorbidités et antécédents d’infections sont d’autres facteurs jouant un rôle dans la survenue des infections sévères.

Au vu de ces résultats il ne paraît pas logique de restreindre l’usage des anti-TNF en cas de PRdt. À âge égal, les traitements proposés devraient être les mêmes que chez les sujets dont la PR a débuté plus tôt.

Pedro S. Abstract 1995
Dr Jean-Claude Lemaire

Source : Congrès spécialiste