Un travail rétrospectif mené en Colombie Britannique au Canada a évalué le risque de décès chez les sujets ayant développé une PR entre 1996 et 2006 (n = 24914, 65 % de femmes). Ces patients ont été séparés en deux cohortes distinctes selon que le diagnostic de PR avait été fait avant ou après 2000.
Une comparaison a également été faite par rapport à un nombre égal de témoins sains de la population générale.
Dans les deux cas les calculs concernant la mortalité globale et les décès spécifiques ont été effectués en
limitant le suivi à 5 ans de façon à avoir deux durées de suivi identiques, puis en prenant en compte la
totalité du suivi disponible pour chacune des deux cohortes.
L’analyse séparée des deux cohortes montre que dans la cohorte la plus ancienne, il existait effectivement entre patients atteints de PR et sujets contrôles un surcroît significatif de mortalité globale (risque relatif ajusté 1,55), cardiovasculaire (risque relatif ajusté 1,58) et par cancer (risque relatif ajusté 1,46) alors que cette différence n’est plus perceptible dans la cohorte la plus récente (risques relatifs ajustés respectifs (0,98 – 0,92 – 0,89).
Cela n’est en revanche pas vrai pour les décès par infection qui, certes, diminuent mais restent
cependant plus élevés chez les sujets atteints de PR que chez les sujets contrôles dans la cohorte la plus récente, le risque relatif ajusté étant de 1,41.
Globalement ce travail montre donc que le risque de décès des sujets atteints de PR s’est amoindri au
fil du temps pour ce qui concerne la mortalité globale, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité par cancer et que les taux par 1 000 sujets-années documentés dans la cohorte la plus récente sont désormais sensiblement équivalents à ceux relevés dans la population générale.
Les analyses menées sur la totalité du suivi disponible donnent des résultats allant dans le même sens ce qui laisse supposer que nous sommes en passe de combler le fossé et que les différences de mortalité sont en voie de disparition. Selon les investigateurs ce résultat serait en grande partie lié aux nouveaux traitements et à une approche plus stricte et plus agressive de l’activité inflammatoire. Un des biais possibles est toutefois que dans la cohorte la plus récente les sujets ont été repérés et donc traités plus tôt, ce qui a pu augmenter la survie.
À suivre donc.
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